Brève présentation

Le Comité pour l’autopromotion à la base (CAB), ex-Comité Anti-Bwaki, est une association sans but lucratif (ASBL) et une organisation non-gouvernementale de développement (ONG) de droit congolais, dotée de la personnalité civile.
En tant qu’ASBL, il est régi par les dispositions légales applicables aux ASBL mises à jour ; il fonctionne sur la base et dans le respect de la législation congolaise.
Les années 1960-1970, au Kivu, ont été marquées par des troubles d’après-indépendance (rébellion muleliste, déplacement des populations, pillages et destruction des infrastructures,…) qui ont amplifié une situation sanitaire déjà alarmante et des pénuries des vivres en ville et dans les villages.
Diagnostiqué à partir des années 1958-59, le Kwashiorkor – appelé ici bwaki, dans la langue locale (le mashi) – s’est vite répandu en ville de Bukavu et dans les territoires environnants, frappant principalement les enfants et les femmes enceintes ou allaitant, avec de nombreuses pertes en vies humaines. En effet, selon une étude du CEMUBAC, plus de 70 % d’enfants de 1 à 15 ans présentaient des signes de kwashiorkor et de malnutrition autour des années 1970, dans la région du Bushi.
Des personnalités d’horizons divers (services publics, œuvres sociales, confessions religieuses, hôpitaux, quelques organismes internationaux), soucieuses du bien-être de la population, se sont alors mobilisées au début de l’année 1965, contre cette maladie qui se présentait alors comme une véritable calamité. Elles ont créé, le 14 février 1965, l’Œuvre pour la lutte contre le Kwashiorkor au Kivu, en abrégé, COMITE ANTI-BWAKI.
Le Comité Anti-Bwaki était alors entendu comme un forum d’idées, un cadre de sensibilisation et de mobilisation de l’opinion nationale et internationale pour venir en aide à des milliers d’enfants atteints de kwashiorkor, et comme l’outil de canalisation et de distribution des aides d’urgence, d’actions bénévoles et généreuses contre la malnutrition, en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la population.
Entre 1965 et 1970, le Comité Anti-Bwaki a intensifié les échanges et la mobilisation des volontés locales et extérieures en vue de l’assistance aux populations nécessiteuses, à travers des campagnes d’aide d’urgence en distribution des vivres et aliments riches en protéines pour les enfants atteints de bwaki.
A partir de 1970, le Comité Anti-Bwaki a lancé la campagne d’introduction du soja, en tant que culture riche en protéines et solution durable et locale devant progressivement remplacer les aides d’urgence, tout en poursuivant la formation des animateurs ruraux et l’introduction de l’éducation sanitaire et nutritionnelle au sein des centres de distribution des vivres, la production des outils d’animation et l’accompagnement dans la mise en place des structures de soins de santé primaire.
Le Symposium sur l’avenir de l’enfant du Kivu d’altitude, organisé par le Comité Anti-Bwaki, à la fin de 1979 avec la collaboration des Institutions spécialisées au niveau local, national et international (ISDR, CEMUBAC, Université d’Anvers, CEPLANUT…), a circonscrit les causes du kwashiorkor et de la malnutrition. Ce Symposium a dégagé les priorités d’actions et les grandes lignes d’une nouvelle politique d’interventions sur le terrain, dans le cadre du développement à la base. Il a entraîné, de ce fait, la nécessité de l’ajustement de la mission du Comité Anti-Bwaki au regard de nouveaux défis et de l’urgence à mettre en œuvre les recommandations sorties de ce symposium.
Depuis lors le Comité Anti-Bwaki (CAB) a évolué, renforçant sa mission de départ au regard des changements et des besoins locaux. Le Symposium a demandé au CAB de devenir opérationnel, de dépasser le cadre d’un forum d’échanges à une organisation de développement local durable qui attaque les problèmes du kwashiorkor et de la malnutrition à partir de leurs causes et qui accompagnent les populations dans leur volonté d’améliorer leurs conditions de vie.
Le Comité Anti-Bwaki est aujourd’hui une organisation de développement à la base, une association sans but lucratif qui met en œuvre d’importants programmes de développement rural, de sécurité alimentaire, de protection de l’environnement et d’éducation des populations.
Depuis septembre 2018, l’organisation a changé d’appellation ; elle est désormais dénommée ‘’COMITE POUR L’AUTOPROMOTION A LA BASE’’, en abrégé CAB.
Notre mission
Le Comité pour l’autopromotion à la base est une organisation laïque et pluraliste, dont l’objectif primordial est la « lutte contre la malnutrition, sa prévention et la promotion de toute action en faveur de l’enfant défavorisé ».
Cette mission a évolué, en s’adaptant au contexte soco-économique dans lequel évolue l’enfance. En tant qu’organisation locale de développement à la base, le Comité pour l’autopromotion à la base vise l’amélioration des conditions de vie des populations dans les villages par :
a) L’éducation au développement, la structuration paysanne et l’accompagnement des dynamiques villageoises ;
b) La production agropastorale et la promotion de la sécurité alimentaire,
c) La mise en place des infrastructures de base dans les villages et agglomérations rurales et péri-urbaines (eau potable, amélioration de l’habitat, énergie villageoise, routes locales, …);
d) L’accroissement du revenu des ménages, par l’appui aux initiatives génératrices de revenu, la promotion de l’entreprenariat local et la création de l’emploi dans les villages ;
e) L’éducation à l’environnement et à la gestion rationnelle des ressources naturelles, l’éducation à l’hygiène et à la salubrité publique dans les villages.
Le rayon d’action du CAB est principalement la région montagneuse du Sud-Kivu, avec les Territoires de Kabare, Walungu, Kalehe, Idjwi, Mwenga ainsi que la Ville de Bukavu.
Cette région est parmi les plus densément peuplées du Congo, avec plus de 3.000.000 d’habitants, et des densités rurales dépassant les 350 habitants au km².
Instruments juridiques
Le Comité Anti-Bwaki a été reconnu officiellement par l’arrêté du Gouverneur de Province n° 92/36/9/N.08.51/PROGOU/65 du 12 avril 1965 ;
L’arrêté n° 128/15/CAB/PROGOU/66 du 26 décembre 1966, du Gouverneur de Province du Kivu, amplifiant la lettre n° 00441/CAB/TR/AS du 5 novembre 1966 du Ministère des Affaires Sociales et du Travail du Kivu ;
L’arrêté ministériel n° DAS/CAB/CE/13/88 du 03 septembre 1988 du Commissaire d’Etat aux Affaires Sociales agrée le Comité Anti-Bwaki en tant qu’œuvre de promotion sociale.
L’ordonnance-loi n° 88-160 du 29 septembre 1988, signée par le Président de la République et publiée dans le Journal Officiel n° 01 du 1er janvier 1989 accorde au CAB la personnalité civile.
L’arrêté n° 173/CAB/ME/MIN/J&GS/2018 du 21/09/2018 du Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux portant modification de la denomination et des Statuts. Depuis septembre 2018, le CAB est dénommé COMITE POUR L’AUTOPROMOTION A LA BASE, en sigle CAB.
Les Statuts du Comité Anti-Bwaki ont été publiés dans le Journal Officiel n° 01 du 1er janvier 1989 ; tandis que les Statuts modifiés ont été publiés dans le Journal Officiel n° 21, 59è année du 1er novembre 2018.