Au cours de l’année 2015, le Comité Anti-Bwaki a commémoré son cinquantième anniversaire.
Créée en février 1965, dans une période d’après-guerres marquée par les troubles survenues avec l’indépendance du pays (rébellion muleliste, déplacement des populations, pillages et destruction des infrastructures,…), le COMITE ANTI-BWAKI, a fait du chemin.

Lors des ateliers d’auto-évaluation des activités
de l’année 2015, les délégués des organisations partenaires du Comité
Anti-Bwaki à la base (Comités de
développement, Groupements féminins, Coopératives agricoles, Mutuelles de
Solidarité, Mutuelles des éleveurs, associations des producteurs, groupements
d’artisans, brigades d’eau et environnement, …) avaient fait les constats
ci-après :
1° Le bwaki, dans sa description et sa forme, tel que vécu au cours des années
1965-1980 (gonflement des joues et des pieds, décoloration des cheveux,
rachitisme, ballonnement du ventre), n’est plus visible dans les villages du
rayon d’action du CAB. Actuellement, ce sont plutôt des cas de malnutrition qui
sont visibles du fait de la pauvreté et de la baisse de la production.
2° Le CAB ne distribue plus, depuis bien longtemps, des vivres et autres
produits alimentaires comme ce fut le cas entre 1965 et 1970. Déjà, il était
bien conscient que de telles aides ne pouvaient pas résoudre le problème du
bwaki et de la malnutrition ;
3° Le CAB s’est engagé progressivement, depuis l’année 1980, dans des
programmes et actions de développement durable (structuration
paysanne et l’animation au développement, agriculture et l’élevage,
infrastructures rurales, revenu des ménages et économie locale, environnement
et la bonne gestion des ressources naturelles). Ces actions, inspirées par les
conclusions du Symposium sur l’avenir de l’enfant du Kivu montagneux, ont donné
lieu à un immense impact sur la vie des familles et des enfants, donnant au CAB
une vision et une dimension plutôt large en tant que partenaire incontournable
du développement local durable.
4° Les programmes du CAB, depuis 1980, ont assuré de meilleurs et durables
effets positifs dans le milieu qu’ils ne peuvent plus réduire l’identité de
l’organisation au seul kwashiorkor.
5° Le CAB a développé des expertises indiscutables dans le cadre des
thématiques et des domaines de son action plutôt qu’au niveau de la lutte
contre le kwashiorkor, cette problématique (du kwashiorkor) relevant beaucoup
plus du domaine de la socio-sanitaire.
Compte tenu de ces constats, les participants ont recommandé au CAB d’envisager la possibilité de changer d’appellation en s’adaptant à ces programmes actuels et à son évolution. Ils ont estimé que la mission de l’Œuvre pour la lutte contre le kwashiorkor est finie, que le CAB a suffisamment atteint son objectif et que sa vision et sa dynamique, depuis les années 1980, en appellent à une nouvelle dénomination.
Cette observation avait déjà été faite par certaines missions d’évaluation externe ainsi que certains partenaires externes. A l’occasion des 10è Journées Champêtres organisées par le CAB, à Walungu, du 5 au 8 janvier 2016, dans son discours d’ouverture des manifestations, le Chef de Chefferie de Ngweshe (un des fondateurs du Comité Anti-Bwaki en 1965), le Mwami Pierre Ndatabaye, avait également insisté sur le succès du CAB dans l’éradication du Kwashiorkor et la nécessité de changer d’appellation au regard de grandes actions réalisées depuis plus de 20 ans dans les domaines variés de développement.
C’est ainsi que l’Assemblée générale du Comité Anti-Bwaki,
réunie en séance ordinaire au début de l’année 2017, a pris la décision de
changer l’appellation de l’organisation, tout en en veillant à garder les
initiales CAB. Un appel à propositions a été lancé au niveau des membres
effectifs et des organisations de base, durant le premier semestre.
Réunie en séance extraordinaire (8 juillet 2017), les membres effectifs ont
opté pour l’appellation COMITE POUR
L’AUTOPROMOTION A LA BASE, en sigle C.A.B.
Cette nouvelle appellation va commencer à apparaître progressivement sur les documents du CAB, d’abord en parallèle avec l’ancienne appellation Comité Anti-Bwaki, durant le second semestre 2017. Et au fur et à mesure que les partenaires seront au courant du changement, et jusque quand les services compétents auront été informés, jusqu’au 31 décembre 2017, l’appellation Comité Anti-Bwaki disparaîtra.
Et c’est à partir du 1er janvier 2018, que la nouvelle appellation ‘’ COMITE POUR L’AUTOPROMOTION A LA BASE, en sigle C.A.B.’’, restera seule en vigueur.

Merci aux partenaires, aux groupes de base, aux institutions et services publiques, aux autres organisations locales, nationales et agences internationales,… de retenir cette nouvelle appellation du CAB et de commencer à l’utiliser progressivement dans les contacts et les correspondances.